
Je suis littéralement tombée sous le charme d’un manuscrit du début XIVe siècle conservé à la BNF (vous pouvez le feuilletez à la fin ce cette article) : les folios fourmillent de très nombreuses vignettes (513 au total) illustrant les diverses aventures de ce rusé goupil, le tout rythmé par d’épais rinceaux s’étalant dans les marges. Le fractionnement du récit en de multiples images n’est pas sans rappeler nos modernes bandes dessinées et le modelé des personnages est empreint d’une certaine naïveté que je trouve touchante. Se détachant du fond doré, tout un bestiaire s’anime au fil des pages : loups, souris, lions, chats semblent imiter les comportements humains afin de mieux en démontrer les travers.
Après avoir longuement feuilleté la version numérique du manuscrit BNF Français 12584 (plus de détail ici), j’ai jeté mon dévolu sur une double-page (fol. 18 et 19) illustrant l’épisode où Chauve la souris, arrive au château de Maupertuis afin de réclamer au roi Noble que justice soit faite pour de la mort de son époux le rat Pelé, tué par le goupil ( l’intégralité de l’épisode se trouve ici). Six miniatures viennent illustrer le récit, en voici quelques-unes:
J’ai pris beaucoup de plaisir à peindre cette multitude d’animaux et cela m’a permis de travailler sur l’épaisseur de mes cernages et les contours, qui sont ici très fins. J’ai réalisé cette double page sur plusieurs mois, en peignant une fois de temps en temps, que ce soit lors d’animations médiévales ou chez moi et j‘ai trouvé ce fractionnement des scènes plutôt pratique car propice à un travail épisodique. Ces miniatures sont remplies d’humour et en peindre quelques-unes fut pour moi de vrais moments de détente.
Bibliographie et liens complémentaires :
– Transcription et traduction de l’épisode de Renart et de dame Chauve.
– Le dossier sur le roman de Renart de la BNF
– Aurélie Barre, L’image du texte : l’enluminure au seuil du manuscrit O (étude des miniatures d’un autre manuscrit du Roman de Renart).
– Aurélie Barre (éd.), Le roman de Renart, édité d’après le manuscrit O (f.fr. 12583) aperçu disponible ici.
– Version feuilletable du manuscrit BNF Français 12584 :
Quel beau travail ! Je suis aussi une adepte de Gallica où j’ai admiré certaines oeuvres. Il n’y a d’ailleurs pas que les dessins à admirer, les couleurs aussi qui ont parfois, si bien traversé
les âges…
Je crois qu’il me faudra, un jour, me transporter non loin de chez moi pour tenter un atelier découverte de l’enluminure .
Merci pour le partage et encore bravo !
Joli travail en effet. J’imagine le plaisir… et j’admire ta patience ! Si tu en as quelques kilos à vendre, je suis preneur !!
Fait-il enfin chaud dans ta région ? Ici, en Auvergne, toujours des températures à geler les doigts des enlumineurs !
Amitiés . Guyrault
Bonjour Mathilde,
Ce petit mot pour te dire que le Merrifield est dipsonible sur Amazon pour 27€. A ne pas rater ! Voici le lien : >>amazon.
Très intéressant ton article, comme toujours !
Bonne journée,
Claudine